La chanteuse Laure Milan faisait partie du Jury de notre grand concours de chant, nous avons profité de cette occasion pour lui poser quelques questions sur son parcours et lui demander des conseils pour nos artistes.
Son parcours :
- Parle nous de tes débuts et de ton arrivée à la capitale.
« J’ai toujours été attirée par la musique, j’ai commencé par des cours de piano à l’âge de 4 ans puis j’ai pris des cours de chant et écrit mes propres textes et mélodies. Ce sont des choses qui ne s’expliquent pas, ça vient tout seul ! Venir à Paris pour me lancer dans la musique était une évidence.
Dès mon arrivée, j’ai tout fait au culot ! J’allais dans les concerts, les radios, je chantais a cappella et on me rappelait. Il faut vraiment pousser la porte et aller à la rencontre des gens, il faut provoquer les choses. Faire marcher son réseau, c’est primordial ! »
- Comment t’y prends-tu pour écrire des paroles ?
« L’inspiration est liée à ce que l’on vit, notre expérience. Elle vient toute seule. Soit c’est la mélodie qui vient en premier (en yaourt) et le texte vient ensuite par dessus. Soit elle vient après le texte, ce qui est le plus dur car on est contraint de respecter les pieds [NDLR. pieds, sous-entendu syllabes]. Par exemple pour mon morceau “Plus de peurs que de mâles” la mélodie est venue après le texte.
Aujourd’hui je me suis concentrée sur l’écriture, ce qui me complète bien. Je préfère écrire en français car je peux approfondir et imager. Je suis ravie de travailler avec Hedayat Music, c’est un bon équilibre.
Toutefois ce n’est pas toujours simple d’écrire pour d’autres artistes. Devoir parler de choses qui sont complètement opposées à ma vision, devoir se mettre dans la peau de quelqu’un qui pense autrement, c’est très difficile. C’est notamment le cas en ce moment avec un jeune artiste pour qui j’écris des textes. Nous ne partageons pas les mêmes idées. J’essaye donc de me vider et de me rappeler qu'à un moment donné j’ai eu aussi cette vision de la vie quand j’étais plus jeune. En général quand je bloque je demande des anecdotes, des précisions, des détails. »
- As-tu investi sur ton projet ?
« En fait j’ai rencontré Diam’s, on a fait deux ou trois titres ensemble et c’est avec ça que l’on est parti démarcher en maisons de disque. Mais c’était une autre époque ...
Aujourd’hui pour convaincre une maison de disque, je pourrais difficilement reproduire le même schéma. En effet, même si les titres sont hyper forts, en piano-voix ou guitare-voix, il est préférable de tout leur apporter sur un plateau : la musique, l’image, le projet, le public. Ça leur demandera moins de boulot.
Il faut savoir aussi qu’avec Youtube aujourd’hui, certaines personnes ont plus de vues, plus de succès que d’autres signées en maison de disque. C’est toujours une question de réseau au final et c’est le public qui choisit. Après ça se joue aussi sur le long terme, les vues incitent les gens à parler de notre projet, les médias à s’y intéresser, c’est un effet boule de neige.
Aujourd’hui la musique est devenue marketing et communication. »
- Ta plus belle rencontre ?
« Diam’s ! Elle est à l’origine du morceau “La meilleure”, c’est elle qui l’a écrit. C’est le titre qui m’a propulsé et que les gens retiennent le plus de Laure Milan. Je suis toujours en contact avec elle aujourd’hui, elle continue d'écrire mais plus pour la musique. »
Ses expériences et conseils :
Témoignages
- Le meilleur souvenir de ta carrière ?
« Je venais de signer mon premier album en français, je n’avais encore jamais fait de scène, ni de répétition et j’ai décroché la première partie de Lauryn Hill à Bercy. La pression de dingue !
Dans ces moments là, le stress est géré par l’excitation qui te porte. Tu attends ça toute ta vie donc tu ne peux pas te louper. C’est cette concrétisation qui m’a permis de dépasser le stress et ça s’est très bien passé !
C’est important aussi de réussir à convaincre les gens qui ne sont pas intéressés par les premières parties, car ils ne sont pas venus pour te voir à la base. En général une première partie dure environ 20 min. C’est hyper formateur !
C’est comme chanter dans un restaurant, les gens ne sont pas venus pour toi. Il faut donc les conquérir.
Après ça s'est enchaîné, j’ai fait les premières parties de Craig David, Daniel Powter, Raphael Saadiq, Corneille, Lionel Richie et Diam’s. J’ai également fait celle de Sting sous le pseudo “Loretta”. »
- La chose que tu ne referais pas si tu pouvais ?
« Être trop nature-peinture, trop ouverte en interview car les journalistes peuvent s’en servir contre toi. Avec les journalistes, il ne faut pas être trop spontané(e), si je pouvais revenir en arrière j'installerais plus de mystère autour de moi par rapport aux médias. »
Ses projets futurs :
« Je travaille avec Hedayat Music en tant que parolière et coach vocal. Ca me rappelle mes débuts car en parallèle de mon premier album, j’écrivais régulièrement pour d’autres artistes et c’est quelque chose que j’aimais beaucoup. Grâce à Hedayat Music, j’ai pu remettre le pied à l’étrier.
Je n’ai pas encore décidé si je revenais en tant que Laure ou Loretta. Mon dernier album datant de 2014, ça ne me manque pas encore. Pour lancer un nouveau projet, il faut que l’envie revienne d’elle même. Pour l’instant ce que je fais, ça me va ! :) »
- Ton rêve ?
« Mon rêve serait qu’un de mes morceaux soit dans un film !! »
- Tes coups de coeur musicaux ?
« Brigitte et Kwabs grâce à la radio Génération. Je suis le genre de personne qui marche plus au morceau, au feeling. Je n’écoute pas tout le CD. J’ai toujours une préférence pour les sons anciens aussi, les classiques. »
- Le petit mot de la fin ?
« Pour les artistes : Travailler, bien s’entourer, beaucoup réfléchir, écouter les conseils, n’oubliez pas que la critique est positive et constructive. Regarder ce qu'il se passe aux USA, là-bas ils sont souvent 10 sur un titre car le but est de faire de la qualité.
La musique ça se partage. »
Voici le lien de sa biographie au sein de notre équipe.
Propos recueillis par Léna Greco et Julianne Thimoléon.
