Orelsan, Bigflo et Oli, Booba, Moha La Squale, Jul, Nekfeu, et beaucoup d’autres sont les artistes qui remplissent les plus grandes salles et vendent le plus de disques en France. Entre traditions et innovations, le monde du rap domine aujourd’hui l'industrie musicale, et ne cesse de nous surprendre. Nous décortiquons rien que pour vous les codes de ce style musical en vogue. 

Le rap guidé par ses traditions

L’histoire du rap a été marquée par de nombreuses traditions qui persistent encore aujourd’hui.

Les “feats”* ont toujours rythmé la vie du rap. On retrouve entre autres Kaaris et Booba sur “Kalash” en 2012, ou encore Orelsan et Damso sur “Rêves bizarres” aujourd’hui. Collaborer avec d’autres rappeurs fait partie des traditions de ce milieu, et permet de lancer des carrières comme ça a été le cas pour Lord Kossity avec NTM sur le titre “Ma Benz”. Très connue en Martinique à ses débuts, cette collaboration a permis à Lord Kossity de profiter du succès fou du groupe NTM, et de se faire une place sur la scène française. D’autres feats ont aussi marqué l’histoire du rap français, comme “Paname Boss” de La Fouine, sur lequel énormément d’artistes ont posé leur voix, comme Youssoupha, Miro ou Aketo. 

  Source : Giphy

Les feats constituent donc une tradition qui se perpétue, tout comme celle du “clash”. Avant d’en venir aux mains, Booba et Kaaris ont entretenu leur conflit au travers des mots. Que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans leurs textes, ils ont puisé leur inspiration dans leur rivalité. Mais ce n’est pas le premier clash du rap français. En 2010, le rappeur Kamel et La Fouine se clashaient l’un après l’autre sur leurs albums respectifs. En 2003, MC Jean Gab’1 utilisait lui aussi un titre, baptisé “Jt’emmerde”, pour clasher une dizaine d’autres rappeurs. La radio est également un bon terrain de jeu pour les rappeurs, comme le prouve la séance d’improvisation entre Zoxea et Abuz, lors de laquelle les punchlines ont tourné au clash. En parlant d’improvisation, les Rap Contenders, première ligue française de battles a cappella, sont un des meilleurs moyens pour clasher d’autres rappeurs tout en mettant en avant son talent. Le principe est en effet “d’affronter” d’autres rappeurs sur des freestyles et de tenter de remporter le “combat” en sortant les meilleures punchlines. C’est un bon moyen de se faire repérer, comme ça a été le cas pour Nekfeu par exemple.

Le rap se réinvente et nous surprend

Aujourd’hui les punchlines vulgaires laissent place aux punchlines engagées. Qui aurait cru qu’un rappeur puisse parler ouvertement de ses émotions et de ses ruptures amoureuses ? Drake par exemple, nous ouvre son coeur dans son nouvel album avec des titres comme “My feelings”, et enchaîne les déclarations amoureuses.

Alors que le rap a toujours été un moyen de se révolter, BigFlo et Oli s’engagent aujourd’hui sur des sujets de société avec leur 2 albums sur “La vraie vie”. Ils incarnent un rap beaucoup plus modéré dans la violence des mots utilisés, et revendiquent même cette différence dans leurs punchlines.

Ce style musical a souvent été associé aux “gros muscles” et à des artistes parfois machistes. Alors quand des artistes comme Nicky Blanco ou Cakes Da Killa osent assumer leur homosexualité et l’affichent dans leurs clips et albums, cela donne un nouveau souffle au milieu du rap. 

  Source : Giphy

De nouveaux formats font également surface. Dernièrement, Orelsan nous surprenait non pas avec une mixtape, mais avec un épilogue. L’objectif était de conclure son dernier album avec de nouveaux titres inédits, afin de surfer sur son succès et de combler ses fans. Cette nouveauté pourrait devenir une nouvelle tendance dans le milieu, tels que l’est devenu le fait de sortir un album “suite”, comme a pu le faire Roméo Elvis avec ses albums “Morale” et “Morale 2”.

Voilà, vous avez fait un premier pas dans le monde du rap, et Hedayat Music revient très vite pour vous en apprendre encore plus sur ce milieu en plein essor !

*Feats : les collaborations